Manuel Fernandez dit "Manu"

sculptures et encres

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Le travail de Manuel Fernandez ressemble à un bloc de pensée, de vie concentrée qui amène une rupture de temps, vestige de vertigineux bouillonnements subitement contractés, tel un corps à la morsure du froid.

Prenons le marcheur. C’est un penseur au pas à la fois ferme, ancré dans le réel et suspendu dans une interrogation existentielle. Le temps et le doute : l’émotion antérieure impuissante à surgir des limites de la chair qui se rétracte et convulse la matière, plis de volute, masse mécanique de bronze. On est saisi par cette effusion intime qui circule invisible par delà une concrétion apparente.

Il en est de même pour toutes ses pièces, chacune double, porteuse de nos doutes, révélatrice. Il y a cette force qui nous touche pour nous amener à penser sans ar(t)rogance. Ce n’est pas un travail ex-nihilo qui se plaît de lui dans un narcissisme établi, c’est l’humanité qui, par bout de terre et de bronze, passe par des mains humaines pour être plus lisible à celui qui restera un instant dans ce temps saisi pour lui. Etre soi dans du bronze, se saisir pout s’accrocher corps et âme à cette démonstration brutale de vie. Voir, une fois plus, que le langage s’invente, qu’il y a matière à se mouvoir dans le monde.


Hervé Naillon
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Textes et images sont la propriété exclusive de Manuel Fernandez© - © 2010 - réalisation: l'Oeil décalé®